D’ici, de là


Film HD
12:57'
16/9
2021
viméo


   

D’ici, de là est un film réalisé à l’occasion d’une résidence hors les murs du Centre Pompidou à Rostrenen en Bretagne avec un groupe d’agriculteurs qui ont décidé de se réunir pour discuter de l’impact de leurs pratiques sur le paysage. Les activités agricoles sont la caisse de résonance de nombreux enjeux critiques d’aujourd’hui (environnement, économie, santé, emploi, développement territorial). A ce titre, les paysan.e.s portent une charge lourde et sont souvent la cible de critiques de la part d’une part grandissante de la population, devenue urbaine et très informée.

Ce film relate une tentative utopique de reconnexion entre la campagne et la ville par le biais de la photographie. Nous avons décidé ensemble de déployer devant la caméra les images représentant les différents maillons de la chaine de production et d‘évolution du territoire (machines, végétaux, architectures...).

Les tirages sont imposants, difficiles à manipuler, ils sont tendus face caméra. La gestuelle de présentation prend la forme d’une revendication, une prise de position qui fait aussi écho à une pratique laborieuse, physique et contraignante. La main joue ici un rôle majeur. Un dialogue s’instaure au musée d’Orsay devant les tableaux de Troyon, Rosa Bonheur et Millet.

Au gré des manipulations d’images, le paysage, mis à plat, oscille entre celui qui le crée et celui qui le regarde.
D'ici, de là is a film made during a hors les murs residency of the Centre Pompidou, that took place in Centre Ouest Bretagne with a small group of farmers who decided to gather to discuss the impact of their practices on the landscape. Farming practices are an echo chamber for numerous current critical issues (environment, economy, health, employment, territorial development). Farmers carry a heavy load in this respect and are often the target of criticism from a growing section of the population, very urban and highly informed.

This film depicts a utopian attempt to reconnect countryside and city through the use of photography. We decided all together to display images that represent the different links in the production chain, and the evolution of the landscape (machines, plant life, architecture…).

The images are large, difficult to handle, stretched out in front of the camera. The gestures of showing the photographs, from their apparition in the frame to their disappearance, echo their physical and restricting practice. Here the hand plays an important role.

The deployment of the photos in front of the camera is also a gesture of protest, a stance adopted in order to alert the viewer to their situation. Through the manipulation of images, the landscape laid flat, oscillates between the one who creates it and the one who looks at it.