Un ensemble
Bourse
de création : Les regards du Grand Paris
Ateliers Médicis - Cnap
Collection du Cnap
Installation : 9 tirages encadrés et bande sonore
Exposition :
Magasins généraux, Pantin, 2022
64ème salon de Montrouge, prog satellite
Commissariat : Pascal Beausse.
Paris
2018/19
Ateliers Médicis - Cnap
Collection du Cnap
Installation : 9 tirages encadrés et bande sonore
Exposition :
Magasins généraux, Pantin, 2022
64ème salon de Montrouge, prog satellite
Commissariat : Pascal Beausse.
Paris
2018/19
Un ensemble /
Magali Naechtergael
À la croisée de l’enquête photographique et des sciences humaines, Sylvain Gouraud observe le rapport humain à l’environnement quotidien, plus particulièrement dans des lieux inaccessibles au regard public : des vies de détenus, d’agriculteurs ou d’élèves de lycées professionnels. L’installation photographique Un ensemble se compose de neuf tirages couleur, sélection de points de vue qui recomposent un paysage fragmentaire. Six de ces images sont assemblées sur une structure hexagonale reproduisant la forme de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, autour de laquelle le visiteur est invité à tourner ; les trois autres sont au mur. La promenade visuelle, selon le principe du diorama, prolonge l’exploration d’une zone forestière urbaine, le bois de Saint-Eutrope, enclavée entre la prison, la nationale 104 et l’ancien hippodrome de Ris-Orangis. Au cœur du tissu urbain, cet « ensemble » en plein air est occupé de diverses façons : là aménagé en piste de cross clandestine par des jeunes, ici exploité par des Roms qui y coupent du bois pour se chauffer. Il n’est pas impossible d’y croiser un chevreuil. Les images témoignent de signes d’activité : un filet de gaines ayant contenu du cuivre destiné à la revente , un caddie rempli de branches, un rodéo à moto sur un pan d’asphalte, une butte en train d’être nivelée au rouleau ou une femme qui tire un chargement sur un diable à travers un étrange champ de dunes de terre ocre. Les figures humaines ou animales aux gestes et attitudes suspendus sont absorbées dans leurs occupations, comme coupées du monde extérieur. Un dispositif sonore complète l’installation, légèrement à distance des images : on entend les voix masculines de voisins et familiers du bois, d’agents de la mairie ou de sécurité, de bikers, mais aussi de détenus rencontrés lors d’ateliers d’écriture ; ils parlent de leur relation à ce lieu comme d’un espace de liberté et d’ouverture sur la nature, malgré le caractère normatif de l’environnement urbain. Un hommage à un arbre tombé dans une tempête conclut les témoignages. La dynamique visuelle associée à la captation sonore témoigne des microcosmes qui se développent dans les territoires et inscrit les appropriations singulières de ces espaces, tant fonctionnelles qu’émotionnelles, dans une relation contrainte à l’environnement et à ses formes de vie possibles.
Magali Naechtergael
À la croisée de l’enquête photographique et des sciences humaines, Sylvain Gouraud observe le rapport humain à l’environnement quotidien, plus particulièrement dans des lieux inaccessibles au regard public : des vies de détenus, d’agriculteurs ou d’élèves de lycées professionnels. L’installation photographique Un ensemble se compose de neuf tirages couleur, sélection de points de vue qui recomposent un paysage fragmentaire. Six de ces images sont assemblées sur une structure hexagonale reproduisant la forme de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, autour de laquelle le visiteur est invité à tourner ; les trois autres sont au mur. La promenade visuelle, selon le principe du diorama, prolonge l’exploration d’une zone forestière urbaine, le bois de Saint-Eutrope, enclavée entre la prison, la nationale 104 et l’ancien hippodrome de Ris-Orangis. Au cœur du tissu urbain, cet « ensemble » en plein air est occupé de diverses façons : là aménagé en piste de cross clandestine par des jeunes, ici exploité par des Roms qui y coupent du bois pour se chauffer. Il n’est pas impossible d’y croiser un chevreuil. Les images témoignent de signes d’activité : un filet de gaines ayant contenu du cuivre destiné à la revente , un caddie rempli de branches, un rodéo à moto sur un pan d’asphalte, une butte en train d’être nivelée au rouleau ou une femme qui tire un chargement sur un diable à travers un étrange champ de dunes de terre ocre. Les figures humaines ou animales aux gestes et attitudes suspendus sont absorbées dans leurs occupations, comme coupées du monde extérieur. Un dispositif sonore complète l’installation, légèrement à distance des images : on entend les voix masculines de voisins et familiers du bois, d’agents de la mairie ou de sécurité, de bikers, mais aussi de détenus rencontrés lors d’ateliers d’écriture ; ils parlent de leur relation à ce lieu comme d’un espace de liberté et d’ouverture sur la nature, malgré le caractère normatif de l’environnement urbain. Un hommage à un arbre tombé dans une tempête conclut les témoignages. La dynamique visuelle associée à la captation sonore témoigne des microcosmes qui se développent dans les territoires et inscrit les appropriations singulières de ces espaces, tant fonctionnelles qu’émotionnelles, dans une relation contrainte à l’environnement et à ses formes de vie possibles.
Un ensemble /
Magali Naechtergael
At the junction of photographic inquiry and the humanities, Sylvain Gouraud observes human relationships with their everyday surroundings, and more particularly in places that are inaccessible to the public eye: the lives of prisoners, farmers, and students in vocational high schools. The photographic installation Un ensembleis composed of nine color prints, a selection of points of view that recompose a fragmented landscape. Six of these images are assembled on a hexagonal structure that reproduces the form of the prison at Fleury-Mérogis, with the visitor invited to walk around it, the three other images are displayed on the wall. The visual walk, based on the principle of the diorama, extends the exploration of an urban forest area, the Saint-Eutrope wood, enclosed in an area surrounded by the prison, the 104 national highway, and the former hippodrome of Ris-Orangis.
At the heart of the urban fabric, this open-air “ensemble,” or “whole,” is occupied in diverse ways: here it has been set up as an illegal cross country track by some youths, here exploited by Romani people who cut wood to use for heating. It is not unheard of to see a deer pass by. The images show signs of activity: a net of sheaths that used to contain copper intended for resale, a shopping trolley filled with branches, a motorbike rodeo on a stretch of asphalt, a mound being leveled with a roller, a woman using a dolly cart to pull a load through a strange row of ochre red earth dunes. Human and animal figures with suspended gestures and attitudes are absorbed in their activities as if cut off from the outside world.
A sound system completes the installation, set at a slight distance from the images: we hear male voices of neighbors and people familiar with the woods, agents from the town hall and security guards, bikers, but also prisoners encountered during writing workshops; they speak about their relationship with this place as a space of liberty and openness to nature, despite the normative character of the urban environment. An homage to a tree that toppled during a storm concludes the testimonies. The visual dynamic associated with sound recording testifies to the microcosms that develop within territories, inscribing the singular appropriations of these spaces, both functional and emotional, in a constrained relationship with the environment and its possible forms of life.
Magali Naechtergael
At the junction of photographic inquiry and the humanities, Sylvain Gouraud observes human relationships with their everyday surroundings, and more particularly in places that are inaccessible to the public eye: the lives of prisoners, farmers, and students in vocational high schools. The photographic installation Un ensembleis composed of nine color prints, a selection of points of view that recompose a fragmented landscape. Six of these images are assembled on a hexagonal structure that reproduces the form of the prison at Fleury-Mérogis, with the visitor invited to walk around it, the three other images are displayed on the wall. The visual walk, based on the principle of the diorama, extends the exploration of an urban forest area, the Saint-Eutrope wood, enclosed in an area surrounded by the prison, the 104 national highway, and the former hippodrome of Ris-Orangis.
At the heart of the urban fabric, this open-air “ensemble,” or “whole,” is occupied in diverse ways: here it has been set up as an illegal cross country track by some youths, here exploited by Romani people who cut wood to use for heating. It is not unheard of to see a deer pass by. The images show signs of activity: a net of sheaths that used to contain copper intended for resale, a shopping trolley filled with branches, a motorbike rodeo on a stretch of asphalt, a mound being leveled with a roller, a woman using a dolly cart to pull a load through a strange row of ochre red earth dunes. Human and animal figures with suspended gestures and attitudes are absorbed in their activities as if cut off from the outside world.
A sound system completes the installation, set at a slight distance from the images: we hear male voices of neighbors and people familiar with the woods, agents from the town hall and security guards, bikers, but also prisoners encountered during writing workshops; they speak about their relationship with this place as a space of liberty and openness to nature, despite the normative character of the urban environment. An homage to a tree that toppled during a storm concludes the testimonies. The visual dynamic associated with sound recording testifies to the microcosms that develop within territories, inscribing the singular appropriations of these spaces, both functional and emotional, in a constrained relationship with the environment and its possible forms of life.